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Comme à la maison
26 septembre 2008

Du faux cil au faux-pas…

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Cet été, en tant que reporter de l’extrême et néanmoins jeune femme soucieuse de son apparence, j’ai mis mon corps en péril pour tester les faux cils (oui, bah vous allez voir après, c’était pas un long fleuve tranquille cette histoire). À moi les cils magnifiquement longs et recourbés! me disais-je. À moi les yeux de biches du matin jusqu’au soir ! Finie la corvée de mascara ! Finies les traces sous les yeux après un bain de mer ! Et malgré cet alléchant programme, adieu veau, vache, cochon, couvée, cette aventure s’est terminée ainsi : fini les faux cils.

 

Pour commencer, histoire de vous mettre dans l’ambiance, il faut que je vous raconte la pose en elle-même des faux cils. Rien que ça, ça aurait valu un billet en entier. Au travail, une collègue m’avait donné l’adresse de « quelqu’un » qui posait des faux cils pour 20 euros (au bl..ck quoi…). Certes, c’était largement le prix d’un super mascara mais bon, ça devait tenir 1 mois et surtout, nous éviter LE choix cornélien de l’été : baignade ou mascara ? Avec une collègue (une autre), on se voyait déjà battre de nos longs cils sur la plage, sans horrible coulure ou, devrais-je plutôt dire, sans le souci des horribles coulures. Le fait est qu’on s’y voyait bien, et que finalement, notre rêve valait bien 20 euros.

À la prise du rendez-vous, un doute s’éveille en moi. J’ai un monsieur au téléphone, qui ne comprend rien à ce que je lui dis, et dont je ne comprends pas un mot. Pour tout vous dire, j’ai l’impression de passer commande dans un restaurant chinois. On finit par se comprendre, rendez-vous est pris, l’adresse est notée. Nous voilà donc parties, excitées comme des puces pour pousser plus loin nos investigations esthétiques. Le jour J, à l’adresse indiquée, point d’institut mais un pavillon de banlieue. La porte du garage est entre ouverte, nous passons la tête. Un monde parallèle se dévoile : le garage est complètement réaménagé en salon de beauté : il y a 3 ou 4 « stands » pour les ongles, avec lampes à UV et salle d’attente… Ce n’est pas du tout le petit bouiboui aménagé pour arrondir les fins de mois, c’est carrément un vrai commerce ! 3 femmes se font faire une manucure (50 euros chacune pour des faux ongles) et nous sommes 2 à 20 euros pour des faux cils. C’est manifestement lucratif.

Notre tour arrive, je me lance la première. Le type déplie simplement une chaise de camping, me colle une lampe de bureau au-dessus de la tête et décolle les faux cils de leur boite hermétique pour les mettre sur sa main. À ce moment précis, j’essaie d’oublier qu’il y a certainement des principes d’hygiène (se laver les mains entre deux clientes…) qui seraient appliqués dans un vrai salon. Quand le monsieur commence à m’appliquer les faux cils et que la colle me brûle les yeux, j’essaie également de ne pas penser aux émissions de Jean-Luc Delarue (« Aujourd’hui nous recevons Bellgarath qui a perdu la vue après s’être fait poser des faux cils » ça sonne bien non ?) Bref, le type me tend un éventail chinois pour faire passer la brûlure. Il pose les cils qui sont pré-collés par minis paquets de 2 ou 3. Apparemment, l’effet est concluant car la fille qui se fait poser des ongles veut maintenant se faire poser des faux cils.

D’un coup, au travers de la porte toujours entre ouverte, j’entends passer une voiture et j’imagine le pire : une descente de flics dans le repère du faux ongle. Pour un peu, j’entendrais presque les claquements de portières, les pas précipités et l’entrée en force dans le garage avec un des policiers qui dirait quelque chose du style : « personne ne bouge, on embarque tout le monde et tout le matériel » TOUT LE MONDE ??? nan mais moi j’ai rien fait, à part me faire brûler les paupières par un asiatique qui ne se lave pas les mains…

Le temps de trouver que dire à ces policiers, le monsieur a fini de poser mes nouveaux cils. Je regarde dans la glace (qui est sale) : on dirait que je suis prête à tourner dans une pub pour du mascara (sic). C’est long, recourbé, bien dense en couleur et on dirait même que j’ai mis de l’eye liner… par contre quand je ferme les paupières, j’ai l’impression d’avoir du sable dans les yeux. On fait plus agréable, mais que voulez-vous, on est un reporter de l’extrême ou on ne l’est pas… Sur ma collègue et amie, ça rend super mais ça la gratte aussi. Le monsieur nous donne ses recommandations : si c’est mouillé, il ne faut pas frotter. On repart donc, toutes contentes, avec 1 mois de tranquillité collé sur les paupières. On dirait qu’on va en boîte de nuit tellement nos cils sont beaux.

Après ce moment d’euphorie, les choses se sont gâtées (les policiers ne sont pas venus nous chercher, mais c’était pas mal non plus). Le lendemain au réveil, je n’avais qu’une envie, me frotter les yeux. Évidemment, c’était impensable (mais quand même, ça gratte, ça pique, ça gêne). A peine levée et j’étais déjà prête à aller en boîte de nuit. À 10h du matin, ça fait un peu bizarre. Quand le facteur a sonné pour un recommandé, j’ai ouvert, avec mes cils et mon pyjama. Regard étonné, battement de cils, signature. Le lendemain, on décollait pour la Corse, ses plages, sa mer transparente (bientôt, un autre reportage de l’extrême, et cette fois, il y aura vraiment des émotions fortes). Sur la plage, j’étais soulagée de ne pas avoir à m’inquiéter des coulures. Par contre, quand l’eau salée me rentre dans les yeux et qu’il faut réprimer son envie de frotter, ça ressemble à un supplice. Et il faut avouer que je me sens un peu décalée avec mes cils du samedi soir. Je ne sais pas s’il m’a été plus difficile de m’habituer à l’impression d’avoir des cailloux sous les paupières ou à mon reflet dans la glace.

Un beau jour, en plein milieu des vacances, un petit paquet de cils se fait la malle, tout seul, sans avoir demandé son avis à personne. En plus, il est évidemment en plein milieu. Je suis une édentée des cils. J’ai les cils du bonheur (hum…). Que c’est beau ces longs cils, bien recourbés… avec un trou au milieu… Ces faux cils commencent à me gonfler pour de vrai et le fait que je m’y sois habituée est remise en cause. Surtout que la reprise du boulot approche, que d’ici là, d’autres cils seront partis et qu’il est hors de question que j’arrive avec un œil à moitié et l’autre en vrac. Pour tous les petits malins qui se disent « mais pourquoi elle met pas du mascara dans le trou pour camoufler », et bien sachez, chers petits malins, que je l’ai fait, mais que les pubs pour les mascaras sont honteusement mensongères. Même en mettant 3 couches, on voyait la différence, on voyait le trou, et c’était moche. Surtout quand d’autres paquets de cils se sont effectivement mis aussi à tomber. Il allait falloir passer à l’action, les enlever.

Les paroles du poseur de cils chinois me reviennent en mémoire « si mouillé, pas frotter ». Je prends donc un coton que j’imbibe généreusement puis je frotte. Ça fait un mal de chien, ça tire sur les cils (les vrais)… et ça ne part pas !!! Au bout d’un moment, j’envisage toutes les solutions : ciseaux, dissolvant… Je commence par du démaquillant, rien à faire. Aux grands maux les grands moyens : avec un coton-tige et du dissolvant, j’arrive à enlever quelques paquets, je me brûle l’œil, je sens l’eczéma qui pousse, mais ça part. Un peu. C’est déjà ça. Je finis par « casser » la colle des cils avec mes ongles en l’écrasant dans tous les sens. Évidemment, ça tire, ça pique, ça fait mal. Tout ce que vous voulez tant que je me débarrasse de cette horreur avant demain (reprise du boulot). Le plus gros est enfin parti, je coupe le reste avec des petits ciseaux. Oui oui, vous lisez bien : je me suis coupé des cils !

La veille au soir de ma reprise, j’ai enlevé le dernier paquet de résistants. Je me suis empressé de me frotter les yeux. À ce moment, j’aurai pu signer un papier disant que je ne mettrai plus jamais quelque chose sur les cils, même pas du mascara.

 

Les faux cils, c’est peut-être à tenter en institut, et encore, je ne retenterai pas l’expérience de si tôt. Trop de douleurs pour un résultat bien, mais trop (quand vous vous levez avec les cils du samedi soir et la tête du dimanche matin, ça fait vraiment bizarre) Ma morale ? Finalement, j’ai dû souffrir pour être moi-même…

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Commentaires
B
lol tu raconte trop bien j'ai adOré !!!<br /> mais du coup javOu jai un peur de me fair poser des faux cils :s
B
Bah oui alors. Quelle catastrophe ma biche. C'est sûr: tu pouvais nager sous l'eau sans te poser de question. Mais si c'est pour à la fin avoir la tête dans le sable avec des cils tombés ou pandouillards... c'est moins rigolo! Aïe aïe aïe... toi alors!
M
tu ne m'en voudras pas si j'ai ri bien malgré moi en lisant tes mésaventures ciliesques. Je compatis, crois moi, mais au moins tu m'as bien fait rire. Ce n'est pas rassurant ces salons "esthétiques" dans un garage.<br /> Je prends toujours autant de plaisir à lire tes articles, et je me dis que tu vaux bien plus que de simples articles sur un blog.
S
Je crois que cette aventure va te servir de leçon et que tu n'auras plus envie de te faire trifouiller le visage (par n'importe qui n'importe comment n'impoprte ou).Tu n'as pas besoin de cet artifice, tu es belle comme tu es.Heureusement que tu t'es bien sortie car on entend tellement de choses sur ces charlatans qu'il faut toujours se méfier.
L
oh ma pauvre !!! Quelle aventure ! C'est vrai que le garage transformé en mini-institut fait vraiment penser aux cliniques illégales... heureusement qu'il ne t'est rien arrivé. Ouf. <br /> Du coup, j'ai hâte d'avoir la suite de tes aventures en Corse avec les cils du samedi soir...
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