Un magasin qui ne laisse pas de glace
Cette après-midi, j’ai dû me rendre dans un magasin qui n’a pas mauvaise presse, mais presque : Picard. Non, ce n’est pas ma façon d’aborder le film Bienvenu chez les Chtis… Je vous parle de Picard, les surgelés.
Même si la marque dépense certainement des sommes folles pour changer d’image, rien à faire. Le surgelé n’est pas sexy. Pour faire un raccourci rapide, la ménagère qui fait ses courses chez Picard est certainement une ménagère glaçon qui ne prend même pas le temps de cuisiner avec amour des petits plats pour sa famille. Et bien finalement, vous êtes bien loin de la vérité (et moi aussi jusqu’à cette fameuse après-midi).
En entrant dans le magasin, la première image est plutôt bonne : c’est propre, lumineux, net. D’ailleurs, c’est tellement net que s’en est troublant. On ne voit pas les produits, l’ambiance épurée a un côté zen assez étrange pour une chaîne de distribution. Rien ne dépasse ! Où sont les « stop rayon », les promotions orange fluo, les produits mal rangés ? Dans cet univers blanc et bleu, les produits ne vous font pas de croche-pied pour vous hameçonner afin de finir dans votre caddie. Ils sont dans leur congélateur, bien sages, bien rangés avec leur gentil prix clairement affiché au-dessus. En blanc sur bleu et vice-versa. Les promotions ont leurs anciens prix proprement barrés. On se croirait presque en Suède (c’est tout aussi bête que les préjugés sur la ménagère Picard, je vous l’accorde). C’est reposant Picard.
Mais bon, jusque-là, rien de transcendant, un magasin propre devrait être la norme et pas l’exception. En me penchant vers le fond des bacs, je découvre alors un plat de petits légumes à la vapeur (j’adore) à réchauffer au micro-ondes. Sans sauce, sans assaisonnement, sans ajout de sel ou de quoi que ce soit. Enfin des légumes en rondelle et basta. Je regarde les ingrédients du « Bol vapeur petits pois-pois croquants-épinards » et là, miracle : Petits pois 34%, Pois croquants 34%, Epinards branches 32%. Point. Pas de matière grasse hydrogénée, émulsifiée, pas de E102, ou quoique ce soit d’autre. Picard m’a compris. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il a aussi compris que je n’allai pas manger des petits pois et des épinards à longueur de repas. Alors, Picard (c’est mon ami maintenant) a prévu beaucoup d’autres sortes de bols vapeur, beaucoup d’autres légumes, beaucoup de soupes saines… Chic, je vais enfin pouvoir me remettre à flot par rapport aux fameuses portions de fruits et légumes par jour ! Euh… mais attendez, je pense à manger des produits Picard tous les jours ? Deviendrais-je une ménagère Picard ?? Diantre. Le pire, c’est que ces produits me font envie, dans leur chouette conditionnement qui passe directement au micro-onde. Manger des légumes sans corvée de nettoyage, d’épluchage, de coupage en rondelle, de cuisson et de vaisselle… Moi, je vote Picard. Mais les promesses, je connais. Qu’en est-il du fond du problème : le pouvoir d’achat des vitamines ?
Alors là, apprêtez-vous à prendre votre carte du parti Picard. Pour résumer la situation avec un sloggan à la mode : Avec Picard, travaillez moins pour gagner plus (votre sagacité vous aura fait noter que je l’ai quelque peu revisité et adapté à mes envies, et soyons honnête, aux vôtre aussi…). Donc forcément, si on nous prend par les sentiments….. Avec Picard, c’est rapide, net et précis. Prenons l’exemple du petit pois sus cité. Dans un schéma classique d’achat, nos petits pois arrivent sur les étals en moyenne 3 jours après avoir étés cueillis. Et selon les produits, trois jours à l’air libre c’est 50% de vitamine C en moins. En revanche, nos petits pois surgelés sont surgelés aussitôt après la récolte et conservent du même coup 80% de leur vitamine C ! Les vitamines sont donc plus sensibles au temps, à la lumière et à la chaleur qu’à la congélation (ndlr : sources Régal juin-juillet 2007. Le lien est pour les 2 du fond qui n’ont pas lu les derniers articles….) . Il en est de même pour les poissons, les fruits etc. Donc Picard, c’est beau, c’est bon et en plus c’est bien.
Bon, les légumes verts, c’est bien joli, mais ça ne nourrit pas son homme. Mais Picard, qui pense décidément à tout, propose toutes sortes de viandes, du steak haché au canard entier, en passant par toutes les façons d’accommoder le poulet, de farcir la dinde ou de mariner le bœuf. Vous trouvez donc tout ce qu’il vous faut pour faire un repas simple (un légume une viande) mais aussi pour élaborer des plats plus travaillés car la plupart des ingrédients nécessaires sont disponibles. Si vous manquez d’idées, M. Picard vous mâche le travail en vous proposant de nombreuses fiches recettes ayant pour base de ses produits surgelés. Certains pourront trouver ça machiavélique, moi je trouve ça ultra pratique. Finalement, la seule chose que j’aurai à reprocher aux surgelés Picard, c’est d’être surgelés. C’est bête hein…
Le congélateur est plein, l’heure du repas approche. Je me régale à l’avance de tous ces petits plats qui m’attendent gentiment dans leur sommeil glacé. Tout à coup, le monde s’effondre : j’ai des produits frais à finir avant d’attaquer les festivités…